Le clavier va-t-il définitivement remplacer le stylo ?
Il n’y a pas que les fautes d’orthographe qui apparaissent de plus en plus dans les cahiers et copies, il y a aussi l’ensemble de caractères confus qui ressemblent à « des pattes de mouche » des lettres majuscules « à l’ancienne », des lettres minuscules illisibles, des hauteurs de lettres anarchiques et aucun respect des lignes droites.
Beaucoup d’enseignants ont constaté une baisse des capacités d’écriture de leurs jeunes écoliers de CP et CE1, ces deux niveaux pendant lesquels les enfants se sont révélés à façonner de belles lettres.
Certes, à l’ère des réseaux sociaux et des textes illimités, les jeunes n’ont jamais autant écrit sur des écrans. Mais quand il s’agit de mettre les paragraphes sur papier, ils n’ont jamais été aussi mauvais. Finies les dix ans ou l’instituteur consacre 10 heures dans la semaine à l’apprentissage de l’orthographe en classe. Aujourd’hui, si on arrive à deux heures, c’est un record ! »
Pour pallier cette lacune :https://www.focus-avenir.com/graphotherapie-paris des séances individuelles de rééducation de l’écriture à l’issue d ‘un bilan graphomoteur sont proposées par une graphologue-graphothérapeute professionnelle.
Parallèlement, les enseignants ont été de moins en moins initiés à l’enseignement du « geste » durant leur formation. La chaîne de transmission s’est interrompue, on ne m’a jamais appris à tracer les lettres » se désole une jeune institutrice.
Les jeunes ne voient plus l’utilité de l’écriture manuscrite au temps du numérique.
Internet et les smartphones ont empêché les adolescents d’écrire à la main à la maison, à part les devoirs. Même en classe, désormais, ils peuvent parfois taper sur le clavier au lieu de noircir une feuille de papier vierge.
Ainsi, la qualité globale d’écriture des jeunes associée à une mauvaise posture se dégrade faute d’entraînement. « C’est une catastrophe, on ne peut pas les laisser écrire plus de trois ou quatre lignes. Leurs doigts sont douloureux car les gestes ne font plus partie de la routine, et ils n’en voient pas le sens à l’ère numérique « , « On est entré dans une autre ère. Les tablettes sont utilisées dès la maternelle, et on utilise des devoirs polycopiés à « trous » pour gagner du temps, car l’écriture fatigue les enfants. L’apprentissage de l’écriture demande une rigueur qui est sacrifiée et cela est vraiment regrettable, confie une ancienne institutrice.
Quand celle-ci exerçait, elle était particulièrement vigilante sur la technique « gestuelle » de l’écriture cursive, en attachée, qui est aujourd’hui clairement menacée par l’écriture « juxtaposée » appelée script.
Travailler la motricité est un élément essentiel d’un bon apprentissage de l’écriture manuscrite.
Des cahiers déformés de polycopiés
Pour certains élèves, la dysgraphie de leur écriture est très préjudiciable. « Il y a des enfants que je ne sais pas comment aider, comme un élève qui n’écrit qu’en majuscules », témoigne un enseignante du CM2.« Cela peut être un facteur d’échec scolaire, mais cela peut aussi être un frein pour tous ceux qui n’osent développer leurs idées par écrit tellement le “geste leur est douloureux »,
À ses yeux de cette institutrice, l’équipement courant ; stylos et papier de mauvaise qualité sont en partie à blâmer. En classe, elle constate que « le passage à l’écriture est toujours compliqué » et nullement spontané. En général l’ enseignant, pour ne pas perdre de temps, écrit souvent « à leur place » en distribuant des copies, « sinon on n’avancerait pas ». » Il y a alors moins de sollicitations du pouce et de l’index, de la main, du bras, du corps en général et de la concentration en particulier. Ce ralentissement manuel est aggravé par une utilisation permanente de la photocopieuse de la part des enseignants.
Les cahiers des élèves sont déformés par quantité de polycopiés collés sur les pages.
Un écolier utilise, aujourd’hui, plus de bâtons de colle par semaine que d’encre avec son stylo !